jeudi 6 novembre 2008

La grande femme des rêves de Yehoshua Kenaz


La grande femme des rêves / Yehoshua Kenaz , Rosie Pinhas-Delpuech. - Arles : Actes sud, 2006. - 326 p.. - (Lettres hébraïques)
Trad. de Ha icha ha gdola min ha halomoth. - ISBN 2-7427-6281-7

Lors d'un été tourmenté, les habitants d'un vieil immeuble de Tel-Aviv subissent une lente dégradation physique et mentale. Malka, la femme du très conformiste et soumis Shmoulik, devient pour tous l'incarnation de la femme des rêves, un havre de paix et une source de tourments... Une exploration de la cruauté des liens qui unissent l'homme à son prochain.


Présentation de l'éditeur
Par un été caniculaire, les habitants d'un vieil immeuble de Tel-Aviv, aux marges de la ville et de la société, vivent l'expérience d'une lente désagrégation physique et mentale. Shmoulik, sans travail et hanté par des visions étranges, aime Malka dont les fugues inopinées aggravent la folie qui l'habite ; Tison, chauffeur de taxi noctambule et séducteur vieillissant, délaisse une femme et des enfants qui sans cesse l'attendent ; le Hongrois, un vieux célibataire, découvre avec son départ à la retraite l'étendue de sa solitude et l'imminence de la mort ; le couple S., venu d'Allemagne et sans enfants, se sent persécuté par d'invisibles voisins ; Rosa enfin, vieille aveugle lubrique juchée sur ses talons aiguilles, les yeux dissimulés par ses éternelles lunettes de soleil, se sent menacée par une ombre qui s'infiltre dans sa chambre. Dans une atmosphère qui n'est pas sans rappeler certains romans de Georges Simenon ou de Patricia Highsmith, Kenaz, fidèle à l'extrême économie et à la retenue qui caractérisent son œuvre, explore, une fois encore, la cruauté des rapports entre des individus terrifiés par la prise de conscience de la menace que font peser sur chacun les irréductibles instincts qui habitent tout être humain. Dans ce roman envoûtant où les fantasmes des personnages en viennent à se réaliser, faisant d'autrui leur victime, et entraînant chacun, lentement, vers une fin tragique et inexorable, Kenaz brosse de la condition humaine un portrait saisissant, d'une impitoyable justesse.

Aucun commentaire: