lundi 5 mars 2012

Les irradiés de Béryl de Louise Bulidon et Benoît Hopquin


Les irradiés de Béryl / Louise Bulidon , Benoît Hopquin. - Paris : Editions Thaddée, 2011. - 175 p.
ISBN 2-919131-02-8


Si le débat sur l'avenir de l'atome a été relancé à la suite du dramatique accident de Fukushima au Japon, il gagne aussi à être éclairé à l'aune de nos propres échecs. La France, forte de son rang de championne mondiale du nucléaire civil, ne peut en effet prétendre à l'infaillibilité. 1er mai 1962. Le Commissariat à l'énergie atomique, assisté par l'armée française, réalise un essai nucléaire d'une importance capitale, baptisé Béryl. Le tir a lieu dans le plateau semi-désertique du Hoggar, en Algérie, alors que ce pays vient tout juste d'accéder à une indépendance chèrement acquise. L'événement auquel assistent deux ministres, Pierre Messmer et Gaston Palewski, tourne à la catastrophe. Tout est prévu pour que l'explosion soit confinée à l'intérieur de galeries creusées dans la montagne du Tan Affela. Mais un immense nuage noir et radioactif s'en échappe. Il se dirige sur la tribune d'honneur et c'est le sauve-qui-peut. C'est cette histoire que racontent les auteurs de ce livre. Ils écrivent pour témoigner et parce que le temps est compté, pour tous. En particulier pour des milliers de victimes irradiées qui tentent d'établir face à l'Armée et l'État que leur irradiation a induit des maladies graves. À leurs tourments physiques s'est ajouté un interminable parcours judiciaire et calvaire moral. Beaucoup n'y ont pas survécu. Le ministère de la Défense devrait prononcer ses premières décisions d'indemnisation début juin 2011...

Accident nucléaire


Présentation de l'éditeur

Louis Bulidon, en tant qu’appelé, est affecté en décembre 1961 au Service Technique des Armées arme atomique, dans une base militaire dans le désert du Hoggar en Algérie. Depuis des mois, son travail consiste à prélever des filtres, à en mesurer la radioactivité. C’est la routine, les capteurs et les stylets sont muets. Dans la base, le personnel a conscience de son statut privilégié alors que la troupe, elle, risque à tout instant sa peau dans les djebels. Dans ce monde de l’insouciance et du silence, car tout est secret, un drame pourtant se prépare. L’explosion du 1er mai qui doit doter la France d’une force de frappe opérationnelle se transforme en grand show. Deux ministres, Pierre Messmer, ministre des Armées, et Gaston Palewski, ministre de la Recherche Scientifique, sont à la tribune d’honneur face à la montagne. La météo est défavorable car le vent souffle fort mais pas question de différer la mise à feu. La bombe explose et secoue la montagne qui disparaît dans
une avalanche de poussières et d’éboulis, puis une énorme flamme s’en échappe, suivi d’un gigantesque nuage noir qui se dirige sur l’assistance. C’est la panique. Dans le sauve-qui-peut, on en oublie un moment les ministres… Quelques heures plus tard, ils passeront d’urgence à la douche de décontamination, savonnés et brossés au balai à poils durs, sans égard particulier pour leur rang… 


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